Aujourd’hui, en ce jour du 20 mai de l’an de grâce 2022, nous célébrons les abeilles et leurs pouvoirs Divins !

Nous en profitons également pour mettre à l’honneur un apiculteur amateur que nous avons la chance de côtoyer au quotidien, notre confrère Joël Dallaire !

Joel œuvre comme concepteur d’infrastructures technologiques chez DEVICOM. En plus de prendre bien soin de ses clients, il prend grand soin de ses abeilles qui le lui rendent bien.

Cette passion a débuté il y a maintenant 3 ans et n’a cessée de croître depuis !

Dans un petit endroit feutré, proche de serres hydroponiques et de champs de fleurs sauvages, nous retrouvons la petite exploitation de Joël. Un total de 4 ruches servant de refuge à plus de 40 000 abeilles sont disposées là au détour d’une maison fleurie le long d’une route qui ne peut mener qu’au bonheur.

Combien de production chaque année arrives-tu à avoir Joël ?

Une ruche en santé peut produire entre 30kg et 35kg de miel, sauf pour sa première année où elles doivent construire leur ruche avant de faire du miel.

Tu vends principalement le miel à quelle clientèle ?

Je vends principalement la production à ma famille et aux amis. J’ai aussi plusieurs collègues de Devicom qui m’ont encouragé et j’ai déjà plusieurs réservations pour l’été qui s’en vient.

Tu souhaiterais un jour pouvoir en faire un métier à plein temps ?

Effectivement, c’est un rêve que je caresse. Un ami et moi avons d’ailleurs officiellement lancé la compagnie « Abeilles du Fjord » au printemps 2022. Notre objectif est de pouvoir prendre de l’expansion et qui sait, peut-être pouvoir en vivre un jour. Du moins, je pense que ce serait un excellent projet de retraite!

Combien de temps investis-tu dans les ruches ?

En temps normal, on fait une inspection de nos ruches une fois par semaine. C’est évident qu’avec seulement 4 ruches, ce n’est pas très lourd comme investissement de temps. Plus on a de ruches, moins on chouchoute nos abeilles. Au printemps et à l’automne, c’est un peu plus exhaustif comme besoin de temps, car nous faisons les traitements antiparasitaires, la préparation à l’hivernement et la récolte du miel. Bien entendu, l’hiver, c’est le temps de construire et de réparer du matériel. Si on veut y mettre un chiffre, je dirais entre 2 à 3 heures par semaine l’été et au printemps/automne on parle de 1o heures et plus par semaine.

Souhaites-tu augmenter ta production ?

Absolument. Actuellement, nous avons 4 ruches, et cette année seulement, nous avons comme objectif d’hiverner 10 ruches. Ces abeilles seront produites à partir de notre propre production, de nos propres reines abeilles.

Quelle sont les produits que tu offres ?

Il faut savoir que la raison principale de mon aventure en apiculture est de pouvoir prendre soin des abeilles. Évidemment, si on veut en faire plus, il faut arriver à rentabiliser le tout. Actuellement, nous ne faisons que du miel, mais dans un futur proche, il sera possible d’offrir des produits comme de la cire d’abeilles, de faire des services de pollinisation chez des agriculteurs (ie bleuetière), de la production de reine pour les autres apiculteurs et même la production de nuclei (un nucléi est un petit groupe d’abeilles, le point de départ d’une nouvelle ruche) pour la vente de nouvelles colonies à d’autres apiculteurs. Bien entendu, il faudra choisir car on ne peut pas tout faire.

Parlons maintenant un peu des abeilles

réchauffement climatique abeilles miel

Les abeilles ou l’art de travailler jusqu’à la mort !

La dévotion des abeilles fait qu’elles travaillent sans relâche pour protéger leur reine et faire vivre la colonie. Il n’y a de réalisation de soi dans la vie d’une abeille que dans une vie dédiée à la réussite commune et à la survie de l’espèce.

En se faisant, elles jouent un rôle essentiel qui permettent à plusieurs autres formes de vie sur terre de voir le jour et survivre (la pollinisation est un processus fondamental pour la survie des écosystèmes car d’elle dépend la reproduction de près de 90 % des plantes sauvages à fleurs du monde, ainsi que 75 % des cultures vivirères et 35 % des terres agricoles à l’échelle de la planète).

Leur rôle est si important que les Nations Unies ont décidé de désigner le 20 mai comme Journée mondiale des abeilles afin de conscientiser sur leur importance et sur les menaces auxquelles elles sont confrontées.

Qui dit plus d’abeilles dit plus de plante

Qui dit plus de plante dit plus d’oxygène,

Qui dit plus d’oxygène dit…Adieu!

Il existe approximativement 20 000 espèces d’abeilles à travers le monde et les premières espèces sont apparues il y a environ 150 millions d’années. Comme les abeilles pollinisent environs 80% des plantes à fleurs et des plantes cultivées.

Cela représente environ 30% de notre alimentation qui dépend directement du travail des abeilles.

Voici un aperçu des sphères de l’agriculture ou elles interviennent :

  • L’agriculture fruitière
  • L’agriculture des fibre (tournesolé etc.)
  • Le maraichage
  • La production de semences

On estime que si nous devons remplacer le travail des insectes pollinisateurs (chose impossible) cela couterait en moyenne 200 milliards de $ par an, vous imaginez !

Maintenant que nous savons pourquoi les abeilles sont si importantes pour notre survie et celle de nombreuses autres espèces, nous allons parler plus en détail du processus de pollinisation.

Le travail harassant des abeilles.

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Les abeilles collectent deux choses sur une fleur, le nectar et le pollen.

Le nectar est un liquide sucré secrété par les plantes au niveau de la fleur et qui permet d’attirer les insectes pollinisateurs. L’objectif ici pour la plante est d’attirer un maximum d’individus afin de s’assurer que la propagation du pollen soit optimale et ainsi assurer la reproduction de l’espèce.

Le pollen quant à lui est une « graine » secrétée par la partie mâle de la fleur, qui sert à féconder la partie femelle d’une autre fleur. Cette fécondation n’est possible que grâce à l’intervention des insectes pollinisateurs ou par le vent. En effet, en allant se nourrir de nectar, les abeilles se retrouvent enduites de pollen et fécondent sans le vouloir d’autres fleure assurant ainsi une partie de la reproduction des fleurs et fruits.

Le miel

Les abeilles se nourrissent donc de nectar qui est sa principale source d’énergie et aussi la principale source de glucide de la colonie.  Elles transforment ensuite ce nectar en miel en l’asséchant et en y ajoutant des enzymes qu’elles produisent et qui permettent la préservation.

Les abeilles se nourrissent aussi de pollen mais dans le seul but d’apporter une source de protéines nécessaire au bon développement des larves et des nymphes afin de préserver et faire perdurer la reproduction de l’espèce.

Leur disparition un enjeu mondial

Depuis plusieurs années maintenant, nous relevons une chute drastique du nombre d’abeilles dans le monde. Plusieurs facteurs menacent leur survie : destruction de leurs écosystèmes, utilisation de produits pesticides non contrôlés, changements climatiques, etc.

Les changements climatiques

Les changements climatiques altèrent les activités des abeilles et d’autres pollinisateurs car elles doivent changer leurs habitudes. Les grosses montées de chaleurs ne leurs permettent pas de travailler dans le bon rythme et cette hausse fait en sorte également qu’il y ait moins de pollinisateurs.

Les changements climatiques ont amené également de nombreuses espèces à migrer vers d’autres écosystèmes.  C’est le cas des frôlons en provenance de l’Asie qui déciment les colonies d’abeilles en Europe. Pour vous donner une idée 4 frôlons asiatiques peuvent à eux seuls décimer entièrement une ruche.

Au Québec, les apiculteurs ont perdu un nombre record d’abeilles cet hiver. Près de 60 % de leurs colonies ont été décimées. La cause, la Varroa destructor, une maladie qui se propage dans les ruches. Le parasite qui s’attaque aux ruches a particulièrement proliféré en 2021 avec l’arrivée d’un printemps hâtif, l’été chaud et l’automne tempéré.

Les pesticides

Les pesticides ne tuent pas directement les abeilles mais agissent sur leurs systèmes nerveux et leurs enlèvent leurs orientations. Avec le temps, elles ne savent plus reconnaitre les plantes et les fleurs ou alors leurs descendances naissent avec des malformations. On estime qu’à l’intérieur des ruches contaminées c’est environ 80% des abeilles de la génération suivante qui seront incapables de s’orienter.

Les pesticides le plus meurtriers actuellement sont les néonicotinoïdes, qui sont fortement utilisés en Amérique, mais très bien contrôlés en Europe

Les pays comme la Chine et les États-Unis utilisent des niveaux de pesticides si élevés qu’aujourd’hui plusieurs agriculteurs doivent se résigner à polliniser manuellement leurs champs.

L’Allemagne estimait quant à elle avoir perdu environ 75% de la population d’insecte pollinisateur dans les 30 dernières années.

L’Espoir

Notons que les pays font beaucoup d’efforts afin de limiter l’utilisation de certains produits qui menacent l’entièreté des écosystèmes liés à l’agriculture. Force est de constater que nous avons du mal à trouver des alternatives efficaces aux produits toxiques tant leur utilisation est encore bien présente sur énormément de territoires. Toutefois, un grand nombre de pays ont mis en place une stratégie afin de diminuer leur utilisation de moitié d’ici 2030.

Et puisque nous travaillons dans le domaine du numérique, nous ne pouvons passer sous silence l’utilisation récente de fleurs connectées. Ces « fleurs artificielles » de couleurs parfaites secrètent synthétiquement du pollen et du nectar afin d’attirer les abeilles.  L’idée est de leur donner un coup de boost et de palier aux effets néfastes que les fleurs contaminées peuvent avoir sur elles. Cette solution de remplacement semble prometteuse même si pour l’instant son utilisation demeure restreinte.

En terminant en cette journée mondiale des abeilles, nous tenons à saluer le travail inlassable de Joël et des quelques 400 apiculteurs du Québec qui permettent que nous puissions continuer de profiter de ces magnifiques champs de fleurs sauvages, de fruits et de légumes pour nous nourrir et de temps d’autres formes de vie.

Respect aux abeilles 😊

 

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